Agro-Industrielle

Les matières organiques d’origine industrielle

Sous-produits de l’industrie agro-alimentaire

La majeure partie des déchets produits annuellement par les industries agroalimentaires de la Réunion est organique mais n’est pas directement valorisable en agriculture.

Les sous-produits de l’industrie sucrière constituent la plus grande part de ce gisement (tonnage annuel) :

  • Bagasse : 569 000 t. en 2000, utilisée comme combustible dans les centrales thermiques des sucreries ;
  • Mélasse : 62 300 t. en 2000, sert essentiellement à la fabrication du rhum ;
  • Ecume  : 69 800 t. en 2000, 79 000 t. en 2007. Cette production est proportionnelle à la quantité de canne à sucre transformée dans l’usine. L’écume est reprise par les agriculteurs pour être épandue telle quelle ou bien compostée seule ou en mélange ;
  • Vinasse  : 123 600 t. en 2000 et 120 000 t. en 2003, produites par les trois distilleries de l’île ; cette quantité est assez constante d’une année à l’autre. Seule la distillerie Isautier, basée à Saint-Pierre, épand la vinasse. Elle en produit environ 100 m3/jour, de la mi-septembre à la mi-décembre. Cet effluent, liquide, est de couleur brune. Il est difficilement épandable en raison des volumes importants nécessaires à la fertilisation des cultures et pour des raisons logistiques. Ce même produit, concentré, serait plus facilement valorisable en agriculture.

Les crèmes de levure (2 387 tonnes) sont également épandues directement.

Le lactosérum (1 901 tonnes) et une partie des matières végétales (sons, sous-produits avariés et drêches de brasseries, soit 21 748 tonnes) sont valorisés en alimentation animale.

Le reste des déchets (bains sodés : 5 400 tonnes) n’a pas à ce jour de débouché viable en agriculture réunionnaise.

Répartition des proportions de déchets produits par les industries agro-alimentaires en 2000

Papier et carton

Les déchets de papier et de carton proviennent de l’industrie et des ménages. Ils sont issus de processus de production ou d’utilisation de ces produits (boîtes, sur-emballages, cartons, …).

Ainsi, les déchets de production représentent environ 3 400 tonnes en 2000. Ce gisement émanent des cartonneries, des imprimeries, de la fabrication de produits d’hygiène, ainsi que des journaux et périodiques. Les déchets liés à l’utilisation des papiers et cartons se retrouvent soit dans les ordures ménagères (OM), dont une fraction est triée par les ménages réunionnais, soit dans les DIB (Déchets Industriels Banals). En 2000, leurs parts respectives sont de 15 300 tonnes dans les OM et de 28 400 tonnes dans les DIB. Les produits d’hygiène ne sont pas pris en compte puisque souillés. En revanche, les déchets d’emballage de produits importés sont intégrés.
Le gisement mobilisable représente plus de 47 000 tonnes dont 11 000 sont valorisées par une société privée (stockage, transformation, expédition). Sa valorisation en agriculture suppose la connaissance de la composition des encres et du type de papier utilisé.

Sous-produits ligneux2

En 2000, le gisement se répartit en trois groupes :

  • sous-produits de coupes de forêts cultivées, généralement laissés sur place pour participer à l’amendement naturel du sol : environ 600 tonnes (20 à 30% d’erreur) ;
  • produits connexes de la première transformation (sciage) : environ 2 000 tonnes ;
  • sous-produits des entreprises de seconde transformation : près de 45 000 tonnes de sciages.

Les produits connexes de la première transformation sont, en 2000, valorisés en totalité principalement en litière pour animaux. L’Orientation Régionale Forestière étudie la faisabilité de l’utilisation du reste de la ressource comme « bois-énergie ».

Cendres de bagasse 3

La cendre de bagasse est un sous-produit de la valorisation énergétique de la bagasse dans les centrales thermiques des sucreries du Gol et de Bois-Rouge. Bien qu’étant un produit minéral (et non pas organique), cette cendre de bagasse peut être utilisée en agriculture en tant qu’amendement calcique, engrais phosphorique et potassique. Par contre, elle ne contient pas d’azote. Elle est classée dans les MAFOR (matière fertilisante d’origine résiduaire)

Au cours d’une campagne sucrière, les centrales thermiques du Gol et de Bois-Rouge produisent environ 18 000 tonnes de cendre de bagasse chacune.

En 2015, la société Albioma a obtenu l’homologation, pour 10 ans, des cendres de bagasse de canne à sucre des usines du Gol et de Bois Rouge. Le produit est reconnu comme un engrais minéral NPK (Le Gol) et PK (Bois Rouge), avec effet amendant minéral basique. Il doit être épandu au sol, en plein.

1 Source : Conseil Général de la Réunion, « Étude des gisements et filières de collecte et valorisation papier-carton et verre de la Réunion », 1996
2 Source : ONF
3 Source : CICM